Sunday, September 21, 2014

Les incubé-e-s décrivent leur expérience (Partie 3)

Joseph Ngalu Ngalu

« Mes impressions sont bonnes. C'est une belle aventure qui m'apprend beaucoup de choses. Avant ça, je tâtonnais, le projet m'a montré à commencer, les grandes lignes, les limites à ne pas franchir... C'est du concret maintenant. (…) J'ai appris à devenir autonome, je peux me faire confiance en moi-même. Sur le plan administratif, je suis obligé de tenir un document avec toutes les données contrairement à la pratique paysanne. Sur le plan technique, j'ai réussi à maîtriser la chaîne de la production à la commercialisation. De même, maîtrise des étapes de l’agroforesterie dans l’espace (acacia/arbres fruitiers). Mon rêve reste de créer une entreprise agricole pour être autonome. (…) J’ai appris avec les ouvriers, que quand tu ne coopères pas avec eux, il y a des retombées sur le travail... J'ai appris à les mettre à l'aise tout en étant un chef. Il faut les respecter. Ça crée un climat de confiance. »  



Serge Makelela

« Pour la première fois, nous avons mis en place des hectares de cultures intercalaires de soya et de manioc. Nous avons compris que nous n'arriverions pas à la hauteur des rendements standards. En fait les prévisions étaient faites sur base de rendement standard, mais les rendements réels étaient plus faibles. Peut-être qu’il aurait fallu tenir compte de l’aspect association soja-manioc-acacia contre soja en culture pure. (…) C’est un projet novateur où on associe des acacias, du manioc, des vergers...Avec cette expérience je me sens outillé pour l’avenir. Je vais bien travailler à cause de ce projet. Personnellement j'ai beaucoup appris. (…) Il y a un échange d'expérience avec les autres. J'ai acquis beaucoup d'expérience auprès de mes collègues incubé-e-s. Nous devons continuer dans la même ligne, nous devons accumuler un capital pour pouvoir continuer. Nous sommes les pionniers. Le projet doit continuer. »


Nestor Mulamba


« Le projet nous a permis d'une part de mettre en pratique la théorie. Il m'a permis de travailler et gérer 2.5 ha. (…) La culture de niebe ne s'était pas bien adaptée à la saison. On n'a rien récolté. Je me suis débattu, j'ai ré-emblavé et cette fois-ci ça marche. J'ai fait mes enquêtes, j'ai relu des auteurs... il paraît que le niebe n'est pas adapté pour la grande saison. [Le projet]m'a permis à gérer les ressources financières, les ressources humaines et les ressources matérielles. (…) Tout au début, c'était difficile. Les ouvriers croient savoir comment faire, et nous avons nos propres méthodes. Il y a des contradictions. Nous avons cherché à réconcilier les méthodes et à s'adapter. Certaines de leurs méthodes gaspillent de l'espace. Pour le manioc, ils sèment avec la houe. Comme ça, les boutures ne brûlent pas. (…) L'avenir est meilleur. Je me sens maintenant capable de tout faire. Les prochaines cohortes auront des modèles à suivre. »


Dady Makaya


« [Avec ce projet] vous perfectionnez votre expérience professionnelle. C’est rendre service à la nation congolaise. Le pays attend de nous que nous puissions nourrir la population.  Ici on m’a donné les moyens financiers, les moyens matériels, le logement (…) Il faut un "plan business", un outil important pour tout futur entrepreneur pour qu'il puisse se lancer dans une activité. C’est la gestion quotidienne d'une entreprise privée, vous devez organiser, vous devez coordonner. Vous devez mettre la main à la pâte, vous devez payer des gens. (…) J'ai appris auprès des autres, et les autres ont appris auprès de moi. Il est important de s'intégrer à leur système de vie (les paysans). »